Que penseriez-vous du fils d'un homme très riche, qui vivrait dans la mendicité, qui arriverait tout juste à joindre les deux bouts, qui irait par le monde comme un malheureux et qui ne mangerait pas toujours à sa faim ? Il est pourtant le fils d'un homme très influent ! Son père a pour lui à sa disposition de très grands biens, il est très riche. Toutes ces choses sont pour lui, il n'a qu'à en prendre possession. Qu'attend-il pour jouir de toutes ces richesses ? Son père lui a fait parvenir un écrit signé de son nom lui affirmant que lui, le fils, son fils, est l'héritier de tous ses biens.
Je suppose que vous avez compris à qui et à quoi je fais allusion. Je pense, et sans m'en réjouir, à de très nombreux chrétiens qui spirituellement vivent dans la disette alors que le Seigneur Jésus « n'a pas honte de les appeler frères, disant j'annoncerai ton nom à mes frères » (Hébreux 2, 11).
Dieu, le Dieu de la Bible, est notre Père, son fils, Jésus-Christ, est notre rédempteur. La Bible, parole de Dieu, nous apprend que, en Christ, notre Dieu et Père « nous a bénis de toute bénédiction spirituelle dans les lieux célestes » (Ephésiens 1, 3). Bénédiction (comme quelqu'un l'a dit) basée sur la valeur qu'a pour Dieu le sacrifice de Christ, et qui ne peut être ni mesurée ni limitée. Sans mesure, comme l'excellence de Christ, comme les délices du Père en Lui, l'accès des lieux saints nous est ouvert sans limite : « approchons-nous donc avec confiance du trône de la grâce » (Hébreux 4, 16) et « approchons-nous avec un cœur vrai en pleine assurance de foi... retenons la confession de notre espérance sans chanceler » (Hébreux 10, 22-23).
Ces quelques réflexions nous font penser au fils aîné de la parabole de Luc 15, qui, voyant son frère revenir à la maison après une vie de débauche « entendit la mélodie et les danses... et se mit en colère et ne voulait pas entrer. Et son père étant sortit, le pria » (Luc 15, 25-28). Il se plaignait de n'avoir jamais reçu de son père un chevreau pour faire bonne chère avec ses amis (v. 29). Son père lui dit : « Mon enfant, tu es toujours avec moi, et tout ce qui est à moi est à toi » (Luc 15, 31). Tout ce qui est à moi est à toi. Quelle plénitude de la part du père pour son fils. Tout ce que le père avait, était à sa disposition. Mais il ne connaissait pas la gratuité de l'amour de son père. Notons au passage qu'il ne dit jamais « Père ». Son frère, le fils repentant, lui peut dire : « Père, j'ai péché… » (Luc 15,18). Chers frères et sœurs, que faisons-nous de toutes ces bénédictions qui sont nôtres en Jésus-Christ ? Les réclamons-nous comme étant notre héritage ?
Prenons-nous possession de toutes ces richesses ? Jouissons-nous de cette plénitude ? « La plénitude de la bénédiction de Christ » (Romains 15, 29). « La plénitude de celui qui remplit tout en tous » (Ephésiens 1, 23). « Car, de sa plénitude, nous tous nous avons reçu, et grâce sur grâce » (Jean 1, 16). Dieu notre Père, en nous donnant Celui qu'il avait de plus cher à son cœur, le Fils de son amour, nous a tout donné. « Car en lui (le Christ) habite toute la plénitude de la déité corporellement, et vous êtes pleins, remplis en Lui » (Colossiens 2, 9).
Chers frères et sœurs, jouissons-nous de ces bénédictions ? Pouvons-nous dire dans nos cœurs comme l'apôtre Paul « pour moi vivre c'est Christ » (Philippiens 1, 21) ? Marchons-nous par la foi ou bien par la vue, ou les sentiments ? Croyons-nous que « autant il y a de promesses de Dieu, en lui (en Christ) est le oui et en lui est l'amen, à la gloire de Dieu » (2 Corinthiens 1, 20) ? La foi honore Dieu et Dieu honore la foi, disait un vieux frère.
Cela nous conduit au Seigneur Jésus Lui-même qui par la foi a déclaré : « Tout ce qu'a le Père est à moi » (Jean 16, 15). Nous le considérons ici comme un homme (bien qu'il soit le fils unique du Père), qui comme nous a vécu par la foi. Il est pour nous tous un « modèle afin que nous suivions ses traces » (1 Pierre 2, 21). Il est le « chef et le consommateur de la foi » (Hébreux 12, 2).
Le Psaume 16 nous instruit sur la marche par la foi : « L'Eternel est la portion de mon héritage ... Oui un bel héritage m'est échu ... Ta face est un rassasiement de joie, il y a des plaisirs à ta droite pour toujours » (Psaume 16, 5, 6 et 11).
Gloire à son saint nom.
Votre frère Lionel
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